EDDI - texte FSU 57 - mars 2018
ENSEIGNEMENT RELIGIEUX : METTRE EN OEUVRE LES PROPOSITIONS DE L'OBSERVATOIRE DE LA LAÏCITE
Par FSU
Moselle, le 26/03/2018
Un
article du "Républicain Lorrain" du 23 mars intitulé « le cours de religion
du futur » révèle la stratégie mise en place par les cultes catholiques et
protestants pour enrayer le déclin continu de l'enseignement religieux à
l'école publique dans les trois départements concordataires. En Moselle 43%
des élèves du primaire sont dispensés de ce cours qui se déroule, sur le
temps d'enseignement obligatoire. Au collège ils sont 81% et au lycée 98,5 %
à ne pas suivre cet enseignement.
Pour sortir de cette impasse, les cultes catholiques et protestants
proposent une nouvelle formule : «L'Éducation au Dialogue Interculturel et
Interreligieux» (EDII) lequel, en plus des cultes dits « reconnus » dans le
cadre du droit local, serait étendu à l'Islam et au Bouddhisme.
Ils souhaitent expérimenter leur projet dans une douzaine d'établissements.
Ils estiment que ce nouveau cours devrait s'adresser à tous les élèves. Pour
défendre leur projet, les cultes mettent en avant leur « expertise » pour
participer à l'éducation civique des élèves, en particulier sur la place et
le rôle des religions dans notre société.
Confier une telle mission de service public à des cultes constituerait une
intrusion du prosélytisme religieux à l'école et une grave atteinte au
principe de laïcité qui fonde le pacte républicain.
Pour la FSU, l'EDII ou tout autre projet de mise en place d'un enseignement
élaboré et dispensé par les cultes ne saurait, même en Alsace Moselle, ni
s'imposer à tous les élèves, ni se substituer à l'enseignement du fait
religieux assuré par les enseignants de l'Éducation Nationale, sur la base
des programmes nationaux notamment d'histoire et d'EMC (enseignement moral
et civique)
En
2015 «l'Observatoire National de la Laïcité» (organisme officiel nommé par
le gouvernement pour veiller au respect de laïcité dans la conduite des
l'action publique) a proposé que l'enseignement religieux dans les trois
départements d'Alsace et Moselle soit sorti des 24h hebdomadaires de
l'enseignement scolaire commun à l'École primaire et qu'à la demande de
dispense de l'enseignement religieux soit substitué l'expression du choix
de suivre cet enseignement pour les enfants des familles qui le souhaitent.
Face à l'opposition des cultes concernés, à la complicité de certains
responsables politiques, ces recommandations n'ont pour l'instant pas été
suivies d'effet. Dans le cadre d'un collectif d'organisations laïques
d'Alsace et de Moselle, la FSU agit pour que ces propositions, qui
correspondent à l'évolution de la société, soient mises en application dans
les meilleurs délais. |