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			 Compte rendu de la rencontre délégation SNES-FO-Coordination 
			des professeurs de Philosophie avec l'IPR de Philosophie, 
			 le 14 janvier 2014 
			Délégation de professeurs de Philosophie :
			E.Leméteil -
			B.Moreau -
			I.Smadja 
			  
			IPR Philosophie : D.Tyvaert 
			  
			Description de nos conditions de travail et d'enseignement 
			(reprise de la synthèse du stage du 19 décembre) : 
			1- Nous commençons par décrire à l'inspecteur les difficultés 
			rencontrées par les collègues de Philosophie depuis la mise en place 
			de la réforme « Chatel », difficultés recensées lors du stage 
			syndical Philosophie organisé par le Snes (en accord avec F.O. et la 
			coordination des professeurs de Philosophie de l'académie de 
			Nancy-Metz), le 19 décembre 2013 : 
			Cette réforme a dégradé les services et les conditions de travail 
			des professeurs de notre discipline à plusieurs niveaux : 
			- suppression de nombreux dédoublements en série S et en séries 
			technologiques depuis 2 ans ; 
			- dès que les collègues n'ont pas de classes de TL, les services 
			oscillent entre 120 et 190 élèves ; 
			- pressions exercées par les chefs d'établissement qui n'accordent 
			les dédoublements qu'à la condition que nous acceptions des heures 
			supplémentaires ; accompagnement personnalisé (A.P.) et E.C.J.S. ne 
			sont très souvent accordés qu'en heures supplémentaires ; 
			- nécessité épuisante pour les collègues de négocier sans relâche 
			l'octroi de ces « avantages » : désormais, tous les éléments du 
			service au-delà des horaires-plancher deviennent objet de 
			négociation ; la négociation de meilleures conditions de travail au 
			niveau local devient une activité à part entière pour tout 
			professeur ; 
			- plusieurs collègues signalent des regroupements de filières 
			différentes dans une même classe (L+ES ou S+ES), ce qui renforce 
			l'hétérogénéité du groupe et rend l'enseignement plus difficile. 
			  
			Nous soulignons bien que, de l'avis unanime des participants au 
			stage, les conditions de travail et d'enseignement se sont nettement 
			dégradées sur les 2 dernières années. 
			Chacun craint que les aménagements locaux, lorsqu'ils ont pu être 
			négociés pour éviter une dégradation trop forte des conditions de 
			travail et d'enseignement, ne soient fragiles et provisoires. 
			Plusieurs collègues ont fait un récit poignant de leurs 
			difficultés, voire de leur désarroi. Certaines situations sont à la 
			limite du supportable et fragilisent les professeurs. Certains 
			constatent la dégradation de leur état de santé à cause de leurs 
			conditions de travail. 
			  
			  
			2- Nous résumons l'intervention de Jean-François Dejours (groupe 
			Philosophie, secteur contenu, secrétariat national du SNES), lors du 
			stage du 19 décembre. 
			Le nombre d'enseignants était d'environ 4000 en 1990 pour presque 
			400000 élèves (P/E en 1990 =1/99). 
			Il est monté à 4115 entre 1994 et 2000 pour un nombre décroissant 
			d 'élèves atteignant 360000 en 2000 (P/E en 2000 =1/90). 
			Il est redescendu à 3725 en 2013 pour un nombre d' élèves remontant 
			à 365000 (P/E en 2013=1/98). L'augmentation du nombre d'élèves se 
			maintiendra ces prochaines années. 
			Conclusion : globalement le nombre d'élèves par professeur tend 
			actuellement à revenir à ce qu'il était en 1990, après 20 ans 
			d'embellie. Durant la période 1994-2000, la création de 
			dédoublements en séries technologiques et en série scientifique, 
			jointe à la diminution du nombre global d'élèves en lycée, ont 
			permis l'amélioration des conditions d'enseignement. 
			Nous sommes maintenant sur la pente inverse, avec la suppression 
			des dédoublements et l'augmentation du nombre d'élèves. 
			Cette évolution est alarmante. Il y va de l'avenir de 
			l'enseignement de la Philosophie et nous nous devons de réagir. 
			  
			Dialogue avec l'inspecteur : 
			  
			L'inspecteur rappelle son rôle de fonctionnaire d'autorité chargé de 
			la mise en oeuvre pédagogique de la réforme des lycées. 
			Il nous indique qu'il s'est entretenu à plusieurs reprises avec les 
			recteurs et inspecteurs généraux à propos de cette réforme. Il a 
			écrit à ce sujet aux autorités. 
			Concernant l'analyse de la dégradation du P/E (nombre de professeurs 
			pour cent élèves), il se demande si nos conclusions s'appliquent à 
			la Lorraine au même titre qu'à l'ensemble du territoire français, 
			notre académie ayant perdu beaucoup d'élèves en 20 ans. Nous lui 
			répondons qu'elle a gagné de nouveaux élèves ces dernières années. 
			Il admet que les professeurs de Philosophie n'exercent que dans des 
			classes à examen, ce qui rend leur tâche particulièrement exigeante. 
			Toutefois, l'inspecteur considère que la Philosophie subit comme les 
			autres disciplines l'impératif d'économies budgétaires qui concerne 
			tous les servives publics et qu'on ne peut guère espérer des 
			évolutions importantes, qui seraient nécessairement coûteuses, à ce 
			niveau. 
			Il recommande aux professeurs d'intervenir au sein de leur 
			établissement pour essayer d'obtenir des dédoublements et des heures 
			d'accompagnement personnalisé au niveau de la répartition locale de 
			la dotation horaire globale. Il considère que de nombreux 
			professeurs l'ont fait d'eux-mêmes et avec efficacité. Nous lui 
			répondons qu'ils ont dû accepter des heures supplémentaires en 
			contrepartie de dédoublements et d'autres aménagements. 
			L'inspecteur juge utile de concentrer ses propres interventions sur 
			l'enseignement technologique, où se rencontrent les élèves les plus 
			faibles, et où les professeurs ont les horaires les plus réduits 
			(et, ajoutons-nous, les services les plus lourds). 
			Nous insistons sur le fait que l'absence de dédoublement en S est, 
			elle aussi, cause d'une forte dégradation des conditions de travail. 
			Nous ajoutons que la réforme conduit de fait à alourdir les services 
			d'une classe supplémentaire alors même que celles-ci sont devenues 
			plus hétérogènes et que les élèves sont plus difficiles. 
			Nous terminons nos interventions en exprimant une revendication 
			formulée par les collègues lors du stage syndical du 19 décembre : 
			bénéficier d'une minoration horaire en supplément de l'heure de 
			première chaire pour les services au-delà de 100 élèves. 
			  
			La réunion prend fin sans que nous obtenions d'engagement sur une 
			amélioration des conditions de travail et d'enseignement. 
			L'inspecteur se déclare très attentif aux difficultés que nous lui 
			avons décrites. Il ajoute qu'il transmettra nos remarques “à qui de 
			droit”. 
			Il considère que si des décisions étaient prises, elles ne 
			pourraient l'être qu'au niveau ministériel. Nous répondons que nous 
			en sommes conscients mais qu'il est essentiel pour nous de 
			manisfester nos revendications au niveau académique comme au niveau 
			national. 
			  
			Nous, élus et représentants des collègues, espérons que notre 
			intervention contribuera à objectiver le malaise qui touche la 
			profession enseignante, et particulièrement les professeurs de 
			Philosophie, et qu'elle permettra, jointe à des actions à venir, de 
			faire évoluer des conditions de travail et d'enseignement qui sont à 
			l'heure actuelle à la limite du supportable. 
			  
			Compte rendu réalisé par B.Moreau, élu SNES   
		Communiqué des professeurs de philosophie de l'académie de nancy-Metz - 
		juin 2012
			
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					"À la rentrée 2012, certaines 
					des décisions de Luc Chatel, ministre de l’Éducation 
					nationale sous la présidence de Nicolas Sarkozy, seront 
					mises en application : réduction du nombre d’heures de cours 
					par discipline, limitation drastique des dédoublements de 
					classes, etc. Ainsi, en philosophie, les dédoublements 
					seront supprimés dans les terminales scientifique et 
					technologiques (en 2013 pour les STG, mais dès 2012 pour les 
					autres sections technologiques). Dans ces sections, 
					autrement dit, toutes les heures de cours se feront devant 
					la classe entière (35 élèves, bien souvent). Sauf rares 
					exceptions, il ne sera plus possible de donner une heure de 
					cours par semaine à une demi-classe.
 
 Dès l’annonce de cette « réforme », les professeurs de 
					philosophie ont mis en garde contre les effets néfastes de 
					cette dernière : « la fin des dédoublements empêchera le 
					professeur d’enseigner la philosophie dans l’écoute des 
					élèves et le dialogue qui est essentiel, tout 
					particulièrement en philosophie. […]  L’heure dédoublée est, 
					dans les séries technologiques, la condition minimale d’un 
					enseignement adapté aux besoins des élèves. Le travail en 
					demi-groupe est actuellement l’occasion, pour le professeur, 
					de cerner leurs difficultés particulières et, pour les 
					élèves, de s’approprier les cours, ce que ne permet pas 
					toujours l’heure de classe entière. »
 Ces quelques lignes sont extraites d’une pétition, qui a 
					été mise en ligne par l’APPEP (Association des professeurs 
					de philosophie de l’enseignement public) il y a déjà 
					plusieurs mois. Soutenue par trois organisations syndicales 
					et par l’ACIREPh (Association pour la constitution 
					d’instituts de recherche en philosophie) cette pétition a 
					recueilli près de 1500 signatures, soit plus du tiers des 
					professeurs de philosophie de France.
 
 Cet appel n’a pour le moment pas été entendu par le 
					ministère. C’est pourquoi, nous, enseignants de philosophie, 
					soucieux de l’intérêt des élèves et de la qualité de 
					l’enseignement que nous leur proposons, nous mobilisons 
					aujourd’hui avec détermination. Nous sommes prêts à 
					entreprendre des actions fortes afin d’obtenir du nouveau 
					ministre de l’enseignement public une écoute attentive de 
					nos revendications et la promesse ferme du maintien des 
					dédoublements.
 
 Notre action s'inscrit dans un mouvement plus vaste. 
					Dans 9 académies sur 28, des prises de parole ont eu lieu à 
					l'occasion des réunions d'entente. Elles ont presque 
					toujours reçu l'appui de syndicats (le SNES notamment, ainsi 
					que Sud éducation et FO). Dans la plupart d'entre elles, une 
					motion demandant le maintien des dédoublements en séries 
					technologiques et des quatre heures de philosophie en S a 
					été approuvée à une très large majorité. Dans les académies 
					de Paris, Lille, Toulouse et Nice, des appels à l'action ont 
					été lancées.
 
 Bien entendu, nous sommes conscients que la casse de 
					l’école publique s’est étendue bien au-delà de 
					l’enseignement de la philosophie. Aussi appelons-nous les 
					collègues des autres disciplines à se mobiliser pour 
					défendre eux aussi l'intérêt des élèves et le service public 
					d'éducation."
 
 Le SNES soutient les collègues de philosophie dans leur 
					action pour défendre leurs conditions d'enseignement à la 
					rentrée 2012
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