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NOS REVENDICATIONS


       Les mesures PPCR de revalorisation des carrières de 2017 avaient constitué un début de réponse au déclassement subi par nos
       professions. Malgré des insuffisances notables, elles ont constitué une amélioration globale de la carrière de toutes et tous. Le premier
       quinquennat Macron n’a, quant à lui, donné lieu à aucune mesure indiciaire, le gouvernement se contentant de mesures sur des
       rémunérations accessoires et de mesures indemnitaires pour les débuts de carrière. Depuis 2022, l’inflation, le manque de professeur.es
       et la crise de recrutement l’ont contraint à des mesures modestes qu’il nous faut amplifier.
        REVALORISER ET RÉINDEXER LE POINT D’INDICEI           ❚ l’extension du dispositif « avantage spécifique d’ancienneté » ( ASA ), à l’en-
                                                               semble des conditions d’exercice difficiles : affectation dans tout établis-
       Alors qu’en juin 2023, une augmentation sur un an de 4,5 % des prix à la   sement classé REP+ ou REP (avec un classement élargi), affectation en ZR,
       consommation est attestée par les chiffres de l’INSEE, le gouvernement pu-  affectation avec complément de service... ;
       blie le 29 juin, le décret augmentant la valeur du point d’indice de la fonction   ❚ la déconnexion entre évaluation professionnelle et progression de carrière ;
                             er
       publique de 1,5 % à compter du 1  juillet 2023. Laisser le point d’indice perdre   ❚ la rupture avec le « néo-management » libéral qui met les collègues en
       de sa valeur ne serait pas si grave s’il était compensé par une prime annuelle   concurrence au profit d’une culture du travail en équipe et de l’entraide pro-
       ad-hoc ? C’est la position du gouvernement avec l’utilisation de l’instrument   fessionnelle.
       GIPA. C’est un point de vue centré sur la situation isolée d’un seul individu   À tous les moments de la carrière, les syndicats de la FSU sont particulière-
       qui oublie tout simplement l’équité entre toutes les générations et la   ment vigilants à ce que les promotions tiennent compte, dans chaque corps,
       construction du statut de la Fonction publique de carrière.   de l’équilibre femmes/hommes.
       L’attachement de la FSU à la valeur du point d’indice s’explique par la trans-
       parence qu’elle assure, par l’évidence de communauté d’intérêt qu’elle mon-   LA HORS-CLASSE : HISTOIRE D’UN ACQUIS SYNDICALI
       tre. Son montant est commun à tous les agents publics, fonctionnaires ou   La hors-classe est l’exemple du succès de la lutte syndicale opiniâtre, alliant
       non titulaires. Sa valeur et son évolution sont de ce fait des préoccupations   revendication et action des élus des syndicats de la FSU dans les instances.
       qui se posent en termes identiques pour tous.          Née de la revalorisation de 1989, la hors-classe, contingentée initialement à
       Le SNES, le SNEP, le SNUEP et la FSU considèrent les 1,5 % d’augmentation   15 % des effectifs du corps, est devenue un débouché de carrière pour toutes
       comme une étape largement insuffisante qui en appelle une autre sans délai,   et tous, représentant aujourd’hui près du tiers de chaque corps. La revendica-
       tant cette valeur est en décalage avec la réalité de l’évolution de coût de la   tion historique et constante des syndicats de la FSU d’un accès à la hors-classe
       vie. Les mesures indemnitaires ne sont pas une solution encore moins pour   pour tous avant la fin de carrière a abouti dans le cadre du protocole PPCR.
       le calcul de nos pensions. La seule mesure qui vaille est celle d’un mécanisme   Les lignes directrices de gestion ministérielles confirment cet acquis majeur
       d’indexation de la rémunération indiciaire sur les prix permettant d’assurer   – tous les professeurs, CPE et Psy-ÉN « ont vocation à dérouler une carrière
       le niveau des pensions des collègues partant à la retraite.
                                                              complète sur au moins deux grades » – obtenu par les syndicats de la FSU
        REVALORISER LES MÉTIERS DE L’ÉDUCATIONI               avec un barème national qui met en œuvre l’accès pour toutes et tous à la
                                                              hors-classe et réduit les inégalités de traitement selon les académies et les
       Comme le SMIC est lui régulièrement revalorisé au moins pour suivre l’infla-  disciplines. La FSU a obtenu en 2023 une nouvelle augmentation du flux
       tion, on remonte l’indice minimum sans bouger le plafond le reste de la grille ;   annuel de promotions, qui se traduira par une diminution des délais d’accès
       cela crée une mécanique d’écrasement des hiérarchies salariales. Nous as-  à la hors-classe.
       sistons à une remise en cause de la fonction publique de carrière où pour une
       partie importante des personnels, l’avancement n’assure plus une augmen-   LA CLASSE EXCEPTIONNELLE :I
       tation des rémunérations mais au mieux compense parfois la perte du pou-   NOUVEL HORIZON REVENDICATIFI
       voir d’achat du point d’indice. Par ailleurs, la promesse d’aucun recrutement
                                                  er
       à moins de 2 000 € n’est pas tenue puisque le salaire net du 1  échelon est   Comme pour la hors-classe, il est possible de faire de la classe exceptionnelle
       de 1 841 € toutes primes comprises et pour un exercice à temps complet donc   un débouché de carrière pour toutes et tous. À la rentrée 2023, l’effectif des
       avec des conditions d’exercice défavorables pour une première année. L’octroi   collègues en classe exceptionnelle a atteint 10,5 % de l’effectif de chaque
       d’une prime d’attractivité dégressive suivant les échelons fait que désormais   corps (ce qui équivaut à près de 40 % des effectifs actuellement en hors-
       il faudra attendre 17 ans entre l’échelon 2 (2 102 € net) et l’échelon 9 (2 500 €   classe), à l’issue d’une montée en charge de sept ans. Les possibilités ulté-
       net) pour gagner 400 € de plus par mois. Une autre (encore) perversité du   rieures de promotions n’auraient résulté alors que des seuls départs à la
       système retenu est que nos jeunes collègues ont désormais des salaires qui   retraite.
                                             e
       comportent plus de 20 % primes (jusqu’à 25,4 % au 3  échelon) sans bien   Les syndicats de la FSU ont obtenu que les modalités d’accès à la classe ex-
       entendu tenir compte d’une éventuelle heure supplémentaire ni d’une indem-  ceptionnelle soient revues dans le sens d’un accès élargi :
       nité pour exercice en REP ou REP+ ou encore d’une mission de PP...   ❚ abandon du contingentement en stock du grade à 10 % du corps ;
       Revaloriser nos professions, leur rendre leur attractivité, cela ne peut alors   ❚ abandon du contingentement de l’échelon spécial des corps des profes-
       se faire qu’en augmentant les salaires sans contrepartie d’aucune sorte. La   seur·es certifié·es, CPE, PLP, PEPS, Psy-ÉN.
       revalorisation doit être un sujet en soi ; vouloir la lier, comme en rêvent cer-  Des discussions lourdes d’enjeux doivent s’ouvrir, le ministère ayant choisi de
       tains à une évolution du métier synonyme d’accroissement du temps et de   supprimer les deux voies d’accès : nombre annuel de promotions garanties, cri-
       la charge de travail est inacceptable.                 tères de départage des promouvables, prise en compte des collègues qui étaient
                                                              promouvables jusqu’à présent et des personnels les plus avancés dans la carrière
        LE DÉTAIL DE NOS REVENDICATIONSI                      qui espèrent avoir le bénéfice de la promotion pour le calcul de leur pension.

       Restaurer l’attractivité de nos professions passe en premier lieu par le rat-   TOUTES ET TOUS ASSIMILÉ·ES AUX AGRÉGÉ·ES !I
       trapage des pertes salariales subies, l’augmentation de la valeur du point
       d’indice, des mesures fortes de revalorisation des carrières et donc la recons-  Les syndicats de la FSU revendiquent que la grille indiciaire de l’agrégation,
       truction des grilles pour leur rendre leur progressivité, principe fondamental   revalorisée selon les principes énoncés ci-dessus, devienne la grille de réfé-
       de la Fonction publique mis à mal au gré des revalorisations catégorielles.   rence pour les professeur.es certifié.es, PEPS, PLP et les corps assimilés (CPE,
       Concrètement, les syndicats de la FSU revendiquent :   Psy-ÉN). Dans cette optique, l’accès au corps des professeur.es agrégé.es
       ❚ en classe normale : le raccourcissement des premiers échelons pour un   par liste d’aptitude doit être élargi à toutes les disciplines et aux autres corps
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        accès au 4  échelon dès deux ans de carrière, un avancement d’échelon au   de professeur.es, et porté à une promotion pour cinq titularisations par
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                                e
        rythme le plus favorable aux 6  et 8  échelons, le raccourcissement à 3 ans   concours (au lieu de sept actuellement), selon un barème transparent pre-
        des 9  et 10  échelons ;                              nant en compte l’expérience acquise.
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       ❚ une carrière parcourue sans obstacle de grade pour atteindre l’indice som-
        mital à la fin d’une carrière complète ;
        4 ✦ Rémunérations et carrières                                                    SUPPLÉMENT À

                                                                                          L’US #837
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